AVPR1A et "placebome"
Je ne suis pas psychologue, biologiste ou médecin mais voilà l'intuition qui me trotte dans la tête depuis quelques jours.
Il y a quelque chose comme 5 ou 6 ans je suis tombé sur une phrase, dans une page Wikipedia, qui me marqua à tel point que j'en fis la description de ma page Facebook, mon "About you". Cette phrase disait:
"The activity / genetic variants of the AVPR1A gene might be related to generosity and altruistic behavior." (L'activité / variante génétique du AVPR1A pourrait être liée à la générosité et aux comportements altruistes' ou quelque chose comme ça).
Marquante, cette idée l'était par la connexion qu'elle faisait entre deux concepts, pour moi, à des années lumières l'un de l'autre. Deux idées n’appartenant même pas à la même dimension. D'un coté un polypeptide long de 418 acides aminés et de l'autre une vertu intimement liées à la charité et au pardon. A ce moment là, à l'heure du net, on écrit ":-O"... lire la suite
Mais, depuis, cela était resté dans un coin de ma tête et c'est tout.
Aujourd'hui je viens d'apprendre un mot nouveau, placebome. "le réseau d'au moins 10 gènes qui prédispose les gens à l'effet placebo". Alors là pareil, avec même une petite cerise conceptuelle sur le gâteau. Le fait de "croire" à l'efficacité d'un médicament fictif, non seulement rend ce médicament effectif, mais, en plus, est issu de paramétres physiologiques. (une sorte d'anneau de Möbius psychosomatique !)
Maintenant que nous avons deux points, c'est là que l'intuition trace une ligne, et c'est là que ça devient rigolo. Cela devient rigolo parce-que si l'on s'amuse à prolonger cette ligne on dessine la possibilité d'un avenir pour le moins surprenant. Mais d'abord la ligne.
Depuis bien longtemps (Darwin) nous avons développé une vision scientifique "fonctionnaliste" des comportements humains. Un point de vue sur nous même qui "décortique" nos comportements, mais aussi nos goûts, nos aspirations, nos peurs etc... à la lueur d'une motivation fonctionnelle de survie et de reproduction. Une vision qui finira par être synthétisée à travers le concept de gène égoïste. Ainsi les enfants jouent à cache-cache et montent aux arbres "pour survivre aux prédateurs", les couples se font, entre autres, autour d'une complémentarité en terme de "potentiel immunitaire" et les jeux vidéos nous tiennent par des "boucles de compulsion". Dur-dur pour l'imaginaire, la romance et l'esprit de compétition, mais faisons leur confiance pour revenir en temps voulu. Dur-dur aussi, et surtout, pour les sur-moi, les Œdipe et compagnie :)
Quoi qu'il en soit le pont ou le lien qui connecte une nécessite matérielle et "positive" avec un comportement humain, un désir ou une volonté a donc déjà été construit et semble assez solide. Mais à ce pont là manque une forme de pilier, la mesure qui ferait que ces liens deviennent quantifiables.
(tiens ! j'ai déjà l'impression d'avoir invoquer le fantôme de l’eugénisme. rassurez-vous, cette page s'adresse uniquement aux gens équipés d'un cerveau)
"Quantifiable" disons-nous, et voilà la ligne qui donnera la direction de cette intuition.
Sans être même capable de rentrer dans les détails, même les plus grossiers, du fonctionnement de nos chers cerveau, il semblerait 1 qu'on puisse corréler la longueur du gène AVPR1a d'une personne aux récepteurs de “vasopressin” de son cerveau et que cette hormone, la “vasopressin”, soit liée au plaisir reçu dans le fait de donner. Alors surement que l'expression de cette "longueur du gène" serait aussi dépendante d'une quantité d'autres paramètres, gènes antagonistes, milieu chimique etc... mais "Et si ?".
Et si l'on pouvait quantifier le taux de générosité potentiel d'une personne ? Et si l'on pouvait quantifier le taux de réceptivité placebo de cette même personne ? Et si on découvrait, au fil du temps, toute une palette de caractéristiques "psychologique" ou "humaine", faite de paramètres, certainement inter-corrélés, que nous pourrions observer, analyser voir utiliser, ne serait ce que pour se connaitre soi même ? Et si la psychologie venait elle aussi à entrer dans le monde du connu, du quantifiable et voir même du maîtrisable ...?
Gageons que les savants de l'intelligence artificielle en tressent déjà les ficelles, que les médicaments psychotropes jouent déjà sur ces cordes là, et que la thérapie-génique pourrait fonctionner là aussi bien qu’ailleurs.
Et enfin gageons que les psychologues du 20 siècle passeraient pour des hommes de cavernes dans ce monde de psychologie paramétrique… Et que le monde, l’humanité, aurait un bien différent visage.
rich
2 commentaires:
Intéressant, mais finalement la psychologie paramétrique ça existe déjà, sous forme des test de QI, et on sait à quel point ils sont limités et ont fait du mal ... et je ne sais pas s'ils ont fait tant de bien. On dit qu'il y a au moins 9 formes d'intelligence (celle de comprendre les émotions des autres, la sienne, de savoir quelle direction prendre, de savoir comment y aller, l'intelligence purement intellectuelle ....) et en avoir standardisé une n'a pas fait avancer bcp les recherches. Alors standardiser les 8 autres (par exemple), ou ce sera bien mieux, ou encore pire.
Le texte ne fait jamais mention de QI, de "performance intellectuelle" ou de computation.
Il me semble qu'on parle ici plutôt de "caractère". Qu'en au mot "intelligence Artificielle" qui se trouve dans le texte, je pense qu'il s'agit plutôt de ce genre d'IA:
https://www.youtube.com/watch?v=4MUxMRG2fqU
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